Résumé

Fondée en 1977 comme association à but non-lucratif, et bénéficiant du statut d'organisme de charité, la Société historique de la Saskatchewan encourage l'étude de l'histoire des francophones de la Saskatchewan afin d'enrichir le patrimoine fransaskois. Au cours des années, elle a travaillé étroitement avec les Archives de la Saskatchewan pour bâtir une excellente banque de documents historiques pertinente à l'histoire des francophones de la province et elle encourage toujours les Fransaskois à préserver tout document de valeur culturelle et historique.

Depuis le milieu des années 1980, elle travaille aussi étroitement avec le ministère de l'Éducation de la Saskatchewan pour que le matériel portant sur l'histoire des francophones de la Saskatchewan soit disponible et utilisé dans les écoles. De plus, la Société offre depuis 2008 un service d'animation scolaire dans les écoles fransaskoises et les écoles d'immersion française afin de mettre les élèves en contact avec le patrimoine et l'histoire au moyen d'ateliers interactifs.

Depuis 2005, la Société organise également des spectacle à caractère historique pour assurer une meilleure diffusion de l'histoire auprès des élèves et du grand public. Jusqu'à maintenant, la Société a publié quatorze titres portant sur l'histoire et la patrimoine fransaskois et elle publie depuis 1990 le magazine d'histoire "Revue historique". À cette production s'est ajoutée des musées virtuels mettant en valeur différents aspect de l'histoire et du patrimoine des francophones de la Saskatchewan.

Depuis 1977...

La plus ancienne des associations provinciales de services est la Société historique de la Saskatchewan. C’est en automne 1977 qu’on lance l’idée de créer une Société historique fransaskoise, dont les buts seront: «grouper les personnes intéressées à notre histoire; développer le goût de notre histoire et communiquer par des écrits la connaissance de notre histoire; recueillir et déposer aux archives provinciales les souvenirs, portraits, gravures, documents, papiers de familles, etc..».

C’est un mois plus tard, lors du Congrès biennal de l’ACFC à Saskatoon, les 10, 11 et 12 novembre 1977, que la Société historique de la Saskatchewan est formellement créée. «Une assistance nombreuse et intéressée prit part à ce lancement, et jusqu’ici plus de 50 adhésions ont été recueillies.» Un comité provisoire est mis sur pied pour la constituer en société. Ce premier comité est composé de René Rottiers, André Lalonde, Lucille Tessier et Laurier Gareau, tous de Regina, de Gilles Leray de Prud’homme et d'Henri Poulin de Zénon Park.

Au cours des mois suivants, les membres du comité provisoire se penchent sur la question de la constitution de la Société. Dans ce but, ils étudient des constitutions d’autres sociétés historiques comme celles de la Société historique du Nouvel-Ontario à Sudbury et de la Société historique de Saint-Boniface. La réunion durant laquelle la Société historique de la Saskatchewan est constituée en société a lieu le 4 mars 1978 au Centre d’études bilingues, à l’Université de Regina. André Lalonde est le premier président de la Société historique de la Saskatchewan. Dès sa fondation, la Société historique reconnaît le besoin de travailler intimement avec les Archives de la Saskatchewan. C’est pour cette raison qu’un poste est créé au sein du Conseil d'administration pour le représentant des Archives. Il s'agit généralement de l’archiviste francophone.

La collecte de documents historiques

Le premier projet d’envergure entrepris par la Société historique de la Saskatchewan démarre en janvier 1980. Grâce à une subvention de 8 400 $ du Secrétariat d’État, la Société historique est en mesure de faire une collecte de documents historiques concernant les francophones de la province. «Grâce à cette aide financière importante, la Société a pu retenir les services d’une étudiante en histoire, mademoiselle Claudette Gendron, du début janvier à la fin mars.».

Au début, le projet doit se limiter à la collecte de quelques photos illustrant la colonisation de la province par des francophones. Le succès du projet dépasse vite les attentes des organisateurs. Mme Gendron parcourt la province et rencontre des centaines de francophones qui acceptent de lui prêter des documents de familles (photos, lettres, mémoires, etc.), des documents paroissiaux et des documents d’associations. Mme Gendron fait aussi des entrevues avec des pionniers au sujet des conditions de vie en Saskatchewan au début du siècle, durant la crise économique des années 30 et durant la guerre.

Tous les documents recueillis par Claudette Gendron sont ensuite expédiés aux Archives de la Saskatchewan. «Notons que cette vaste opération est menée conjointement avec les Archives provinciales de la Saskatchewan, qui se chargent de reproduire les documents qui nous ont été confiés, et de les réadresser ensuite à leurs propriétaires.» Toutefois, à cause du succès inespéré du projet, la Société historique est souvent obligée de promettre aux donateurs que leurs précieux souvenirs leur seront rendus. «Étant donné l’abondance des documents reçus, il se pourrait qu’un léger retard se produise parfois dans la réexpédition de ces documents.»

Cette collecte faite par Claudette Gendron au printemps 1980 forme la base du fonds d’archives de la Société historique de la Saskatchewan. Depuis, bien que n'ayant pas d'agent dans les communautés pour encourager les francophones à déposer leurs documents de famille aux Archives, la Société historique continue d'encourager le rapatriement du patrimoine francophone. Chaque année, les Archives de la Saskatchewan reçoivent des boîtes et des boîtes de documents portant sur l’histoire des francophones de la province. Certains documents sont photocopiés pour que les originaux soient ensuite rendus aux propriétaires. D’autres fois, ce sont les originaux qui restent aux Archives. Tous les documents sont ensuite classifiés et déposés aux Archives et ils peuvent être consultés par des chercheurs.

Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan

Dès 1980, les dirigeants de la Société historique de la Saskatchewan commencent à caresser le rêve de rédiger une histoire des francophones de la Saskatchewan. Voyant la quantité de documents recueillis par Claudette Gendron, la Société veut procéder à la rédaction d’un livre d’histoire. En 1981, le projet est confié à Lucille Tessier.

Lorsque le volume sera lancé cinq ans plus tard, le président de la Société, Albert Dubé de Regina pourra enfin dire avec fierté: «personne ne pourra dire que les Fransaskois n’ont plus d’histoire». Mais en 1981, Lucille Tessier ne se voit pas en mesure d’effectuer le travail de recherche toute seule et elle fait alors appel à un autre chercheur de la Société historique, Richard Lapointe.

En février 1986, Richard Lapointe et Lucille Tessier assistent fièrement au lancement d'Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan, première véritable publication de la Société historique de la Saskatchewan. Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan est un volume de 336 pages, abondamment illustré: «Une lecture attentive permet de constater que les Franco-Canadiens qui ont peuplé et développé la Saskatchewan n’ont jamais eu la partie facile. Loin de là.»

Pendant que Lucille Tessier et Richard Lapointe travaillent à l'Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan, d’autres projets sont entrepris par la Société historique. Richard Lapointe prépare un document avec diapositives pour les enfants, Les Fransaskois (1983) et il fait une compilation d’articles portant sur les francophones de la Saskatchewan qu’il présente dans un volume intitulé Perspectives sur la Saskatchewan française (1983).

Ce ne sont pas les idées qui manquent à la Société historique de la Saskatchewan. À sa réunion annuelle, en mai 1985, le Conseil d'administration est en mesure d’annoncer que Richard Lapointe a commencé à travailler à deux nouveaux livres: La Saskatchewan de A à Z (1987) et 100 NOMS (1988). La Société historique vient aussi de recruter Nicole Blackburn, une journaliste de Radio-Canada pour qu’elle rédige une histoire de la radio française en Saskatchewan. Le projet est achevé cinq ans plus tard et c’est Laurier Gareau qui signe la version finale du Défi de la radio française en Saskatchewan (1990). Enfin, «M. Carol Léonard oeuvre pour sa part, sur un travail de toponymie (étude des noms de lieux) qui promet d’être très intéressant.»

Le problème du recrutement des membres

Même s’il y a beaucoup d’activités au sein de la Société historique de la Saskatchewan, l’organisme commence à vivre des moments difficiles à partir de 1986. Le président, Albert Dubé, a recours aux médias pour encourager les Fransaskois à devenir membres. «À l’heure actuelle, la Société historique dépend presque exclusivement de subventions gouvernementales pour lui permettre de continuer son travail. Ces sommes d’argent sont totalement destinées aux ouvrages en préparation. Une augmentation du membership permettrait, grâce aux cotisations, de défrayer les dépenses administratives. »

Claudette Gendron remplace Albert Dubé à la présidence de la Société en octobre 1986 et elle est remplacée par André Lalonde en 1987 lorsqu’elle quitte la province pour Ottawa. Pierre Morrissette est président du printemps 1988 au printemps 1990. Toutefois, la situation ne s’améliore pas au cours de ces années. En 1988 et à nouveau en 1989, la réunion annuelle est reportée à une date ultérieure à deux reprises car le quorum n'est pas atteint à la première convocation.

Voulant remédier à cette situation, la Société historique décide de changer ses statuts et d’ouvrir ses portes aux chercheurs en généalogie. Au printemps 1990, seulement treize personnes se présentent à la réunion annuelle, à peine le quorum. Les nouveaux statuts sont adoptés et un Conseil d'administration est élu avec Lucille Tessier comme présidente. Au cours des mois suivants, le nouveau Conseil d'administration s’attaque au manque de visibilité de la Société historique.

La Société devient membre associé de la Commission culturelle fransaskoise et de l’Association culturelle franco-canadienne de la Saskatchewan et commence à assister régulièrement aux réunions. Le vice-président, Laurier Gareau, est mandaté pour préparer un nouveau magazine sur l’histoire des francophones de la Saskatchewan. Au début de son existence, la Société a eu une revue périodique, Le Bulletin, mais à cause du travail de préparation, le magazine a cessé d’exister. En automne 1990, la Société historique lance son nouveau magazine d’histoire, la Revue historique. Aujourd’hui, la Revue historique est publiée quatre fois par an.

Jusqu’en 1991, les tâches administratives ont été assurées par les élus ou par les employés du Centre d’études bilingues de l’Université de Regina. Lorsque le Centre d’études bilingues, maintenant Institut de formation linguistique, doit emménager dans ses nouveaux locaux, le directeur de l’Institut ne peut pas garantir que les employés auront encore le temps de s’occuper de l’administration de la Société. Toujours dans le but d’augmenter sa visibilité dans la communauté, et d’assurer une bonne administration de l’organisme, la Société soumet une demande de subvention spéciale au Secrétariat d’État pour payer une secrétaire à temps partiel. Les services de cette employée seront partagés avec deux autres organismes francophones de Regina, l’Association canadienne-française de Regina et le Comité de mise en oeuvre d’un centre scolaire communautaire. La subvention est accordée et la première secrétaire est embauchée au printemps 1991. En 1994, la Société historique est déménagée dans les bureaux de la Commission culturelle fransaskoise.

Enfin, toujours dans le but de recruter de nouveaux membres, la Société historique commence à organiser des colloques annuels. Le premier, en mai 1991, attire plus de 30 personnes et le deuxième, organisé conjointement avec la Commission culturelle fransaskoise en avril 1992, en attire plus de 50.

S’étant donné des moyens de rejoindre la population fransaskoise, la Société historique de la Saskatchewan ne peut plus négliger ses projets de production. En plus de la parution du Défi de la radio française en Saskatchewan, la Société lance un autre livre en 1990: le Saskatlas de Richard Lapointe et Albert Dubé La Voix du peuple. Plusieurs autres projets sont aussi en marche: Carol Léonard a presque terminé sa recherche sur la toponymie, Éric Poliquin met la touche finale à un projet destiné aux écoles, Mathilde Jutras fait une recherche sur le rôle qu’a joué la femme francophone dans l’histoire de la province, Lise Lundlie écrit l'histoire du Collège Mathieu et la Société propose la publication des mémoires de Louis Schmidt, ancien secrétaire de Louis Riel en 1870, au Manitoba. La Société historique de la Saskatchewan, grâce à de nombreux projets de création d'emploi, travaille à un index du Patriote de l’Ouest.

En 1991, Laurier Gareau est président de la Société historique; il est remplacé en 1993 par Éric Poliquin.

Depuis sa fondation en 1977, la Société historique de la Saskatchewan a toujours été fidèle à sa devise: Fiers de notre héritage.

Tilo et Tatawaw

Crée en avril 2015, Tilo et Tatawaw sont les deux mascottes de la Société historique de la Saskatchewan. L'enjeu de développer une meilleur visibilité pour parler de l'histoire aux plus jeunes est au cœur de leur création. Tout en eux résonne de symboles et d'appartenance culturelle à la Saskatchewan et aux Prairies canadiennes.

Tilo est une antilope des Prairies ou une antilocapra et Tatawaw est une chevêche des terriers.

 

Anciens personnels de la SHS

La Société historique de la Saskatchewan remercie ces anciens employés. Leurs implications, leurs dévouements et leurs énergies ont été un formidable moteur pour l'organisation.


Iftu Ahmed, Frédéric Beaulieu, Mélissa Bouffard, Sylvie Brassard, Déborah Chevalier, Frédérique Cyr-Michaud, Andréa Denis, Marie-Pierre Héroux, Pierre-Emmanuel Komoé, Mélanie Lemire, Brittany Warren, Caroline Payeur, Stéphane Rémillard, etc.